ERASE

Erase all the pain 'til it's gone.

mercredi 23 juin 2021

Touché dans le coeur

Je te l'ai dit. Je serai toujours là pour toi. Parce que je t'aime. 
Pas dans le sens où tu l'entends, mais plutôt dans celui d'une amitié profonde, 
comme j'en ai rarement vécue. Je crois que ce qui m'a poussée, il y a quelques années, 
à te dire que j'étais amoureuse de toi, c'est parce que je savais pertinemment 
que c'était une chose qui allait t'effrayer et faire en sorte qu'on ne se parle plus. 
Parce que je détestait la personne que je devenais quand je te parlais. 
 
- A. 30/05/2020
 

dimanche 17 mai 2020

Lettre du front #2

"Il n'était pas nécessaire que les prolétaires puissent avoir des sentiments politiques profonds. Tout ce qu'on leur demandait, c'était un patriotisme primitif auquel on pouvait faire appel chaque fois qu'il était nécessaire de leur faire accepter plus d'heures de travail ou des rations plus réduites. Ainsi, même quand ils se fâchaient, comme ils le faisaient parfois, leur mécontentement ne menait nulle part car il n'était pas soutenu par des idées générales. Ils ne pouvaient le concentrer que sur des griefs personnels et sans importance. Les maux les plus grands échappaient invariablement à leur attention."
George Orwell

Je ne pensais pas réécrire mais peut-être est-ce la meilleure chose à faire. Pour me reprendre, me redonner de la motivation. Deux mois déjà depuis mon précédent écrit. Deux mois, c’est long, mais c’est si court en même temps. Comme prévu, tout s’est bousculé très rapidement. Après la fermeture des frontières, le confinement a été rapidement instauré. Un confinement strict et sévère, parmi les plus serrés au monde. Fermeture des villes, parfois même des quartiers. Du jour au lendemain. Nous venions d’arriver à Tanger lorsque nous avons appris la nouvelle. Nous n’avions même pas vus mon grand père que nous songions déjà à repartir. Le retour à Rabat le jour de l’instauration du confinement a été chaotique. Nous étions auto-confinés une semaine auparavant. Nous avions déjà fait nos adieux au monde extérieur. Toutefois, nous avons dû retrouver ce même monde extérieur plus tôt que ce que nous avions prévu. Plus tôt et de manière brutale. Par la perte de mon grand-père... pas celui que nous nous étions préparés à quitter définitivement. Est-ce que cela rend pour autant les choses plus simples ? Je ne pense pas. 18 avril. Rupture de l’aorte à 4h30. Décès à 15h. L’univers qui bascule littéralement en quelques heures. L’impossibilité du deuil traditionnel, du partage de la peine, du réconfort mutuel. La solitude malgré le fait d’être entourés. La perte de tout intérêt à tout. Les difficultés à dormir et à respirer durant des semaines. Les visites hebdomadaires au cimetière qui apaisent et détruisent malgré le temps qui passe. Le temps efface, le temps apaise, toutes les douleurs, tous les maux. Ne restent plus que les souvenirs et la solitude face à la perte. Il est parti dignement, à l’image de sa vie. Il est parti doucement, à l’image de l’amour sincère et singulier qu’il portait à chaque personne constituant son cocon, de sang ou d’adoption. On dit souvent que la perte d’un être cher est plus difficile pour les personnes qui restent... et c’est vrai. La perte d’un être cher quand on ne peut l’honorer est une douleur qu’il est difficile de transposer à l’écrit. Impossible, même. C’est une période qui appelle à l’introspection. Je ne souhaiterais pas que quelqu’un d’autre que toi lise ces mots. Si tu m’entends, A, sache juste que je te remercie de m’avoir acceptée et toujours considérée comme ta petite-fille, quand j’avais parfois l’impression de n’être rien de plus qu’une pièce rapportée. Je t’en suis et t’en serai toujours éternellement reconnaissante, heureuse et reconnaissante d’avoir eu une figure à laquelle m’identifier telle que toi. Merci de t’être sincèrement intéressé à ce que j’étudiais, ce que j’apprenais, ce qui m’intéressait, ce que je devenais. Merci pour toutes tes questions, tes inquiétudes, ta sollicitude, ton approbation. J’espère que tu es fier. Autant que nous sommes fiers de toi. Sache que si je réussis à nouveau à travailler, ça sera uniquement pour et grâce à toi. Travailler m’apparaît comme un obstacle insurmontable. Avec des journées mêlant préoccupations autour des masques, du ramadan, de la désinfection à la javel, des autorisations de sortie, de la crise économique ou encore du nombre de cas qui ne cesse d’augmenter au Maroc... Je ne sais pas ce que l’avenir nous réserve ou si nous serons effectivement déconfinés le 20 mai. Ce qui est sûr, c’est que la solitude est une chose pesante. Réelle. Tangible, finalement. Et que l’introspection est difficile. L’amour au temps du Corona est également une autre histoire. J’espère que nous en sortirons grandis. 
- A. 16/05/2020

lundi 16 mars 2020

Lettre du front #1

"Tout le monde était d'accord pour penser que les commodités de la vie passée ne se retrouveraient pas d'un coup et qu'il était plus facile de détruire que de reconstruire."
Albert Camus

Maman m'a conseillé de mettre à l'écrit tout ce qu'il se passe actuellement. C'est un moment très étrange, qu'on ne pense pas vivre puis qui nous tombe dessus par surprise... une surprise qui n'a pourtant pas lieu d'être. On reconnait certains traits de livres traitant des guerres mondiales du XXème siècle ou de pandémies qui nous paraissaient romanesques. Pourtant, le fait est que le nombre de cas dans mon pays a triplé en un week-end. Vendredi, les frontières aériennes avec la France ont été fermées, après l'Italie, l'Espagne et l'Algérie. Aujourd'hui, nous sommes en situation d'isolement total à l'échelle internationale, les frontières terrestres, maritimes et aériennes étant closes. C'est assez inimaginable. Ce qui est sûr, c'est que la panique a gagné les foyers alors même que, paradoxalement, ils ne prennent pas conscience de la pandémie à laquelle l'humanité fait face, actuellement. Peut-être l'avons nous mérité, après tout. C'est indéniablement étrange. Il devient difficile de ne pas penser à autre chose. Nous sommes noyés par les informations, parfois contradictoires, souvent concordantes, d'habitudes à adopter, de gestes à proscrire, de quoi penser, quoi acheter, quoi manger, quoi dire, quoi faire ou ne pas faire... Il parait que la France va être confinée militairement à partir de mercredi. Nous le serons indéniablement, également. Les écoles et universités sont fermées. Les gens ont paniqué dans les supermarchés. Tout ceci était prévisible. Le gouvernement tente de ne pas nous effrayer en minimisant l'ampleur de la situation, mais cela devient de plus en plus complexe... Mon grand-père est mourant et nous allons nous confiner près de lui. Ma grande tante vient d'être diagnostiquée d'une tumeur à la poitrine. C'est une période plus qu'étrange. 2020, pour le moment tu n'es qu'une série d'échecs. J'ai hâte d'en finir. C'est l'anniversaire de papi, aujourd'hui. La vie ne tient vraiment qu'à un fil et il s'agirait vraiment de commencer à en profiter.

- A. 15/03/2020

lundi 22 avril 2019

You'd think that people would've had enough of silly love songs, but I look around me and I see it isn't so

Well, what's wrong with that?
J'attends simplement le moment où je n'aurais plus besoin d'écrire. 
Je me suis rarement sentie aussi peu à ma place. 
Je me suis rarement autant haïe. 
Je me dégoûte. Profondément.
- A. 22/04/2019

jeudi 19 juillet 2018

You met me at a very strange time in my life

Je m'étais dit que j'allais attendre une année avant de t'envoyer ce message, mais j'ai tellement de choses incongrues à gérer en ce moment que ça me fera une distraction... et un poids en moins, surtout. Peut-être que tu ne liras pas ce message avant des mois, mais peu m'importe.
Par où commencer ?
Nous sommes devenus amis assez rapidement et, sans rire, ma perspective des choses, mes croyances, mes objectifs, ont été bousculés. Je n'avais jamais ressenti une attraction presque spirituelle aussi vive et intense envers une autre personne. C'est peut-être en partie ce qui explique le sentiment de vide que je ressens parfois, aujourd'hui. Sans le vouloir, sans le chercher, tu m'as apprivoisée. "Mais si tu m'apprivoises, nous aurons besoin l'un de l'autre. Tu seras pour moi unique au monde. Je serai pour toi unique au monde". A la différence que je n'ai pas réussi à t'apprivoiser. Plus je me rendais compte de notre incompatibilité purement amicale, plus je comprenais que je fonçais droit dans un mur. Un mur en béton, bien solide, bien haut. Un mur qui me heurterait durablement et profondément. 
Je ne suis jamais tombée amoureuse. Pas encore, du moins. Je suis un glaçon. Mais un glaçon doté d'énormément d'empathie. Je me suis rendue compte que les sentiments t'effrayaient, que tu cloisonnais ta vie, que tu la compartimentais et que, pour une raison qui me dépassait, tu ne communiquais une forme d'affection qu'à un nombre limité de personnes. Dont je ne faisais pas partie. Ce que je pouvais comprendre, dans la mesure où j'ai toujours eu une piètre image de ma personne et que je donne tout en n'attendant sincèrement rien en retour. Seulement, tu continuais à mal interpréter chacune de mes paroles et chacun de mes gestes. Quand on conjugue cela avec une époque où j'étais vraiment au plus bas, pour énormément de raisons personnelles, où je fondais en larmes pratiquement tous les soirs... je pense que j'avais juste besoin d'un ami et de quelqu'un de loin (pas seulement physiquement) sur qui me reposer un instant. Je me sentais seule, même entourée, et la distance à laquelle tu étais faisais que tu remplissais les critères. Je finissais par être confuse, te faire me détester et me faire te détester en retour. Sans raison. 
Quand tu m'as dit que tu ne comprenais pas pourquoi je t'aimais bien, j'y ai vu une occasion en or de me relever de ce gouffre dans lequel je sautais à pieds joints. Je t'aime énormément, je ne le nie pas. Seulement, pas dans le sens absolu de la chose. Je ne suis absolument pas amoureuse de toi. Je ne te conviendrais absolument pas et l'inverse est vrai ! Je ne suis ni assez excentrique, ni assez "électro-phile", ni assez intelligente, ni assez mince, ni assez juive :) etc etc. Blague à part, je me suis dit qu'il fallait que je joue sur cette corde qui te ferait t'éloigner. Et ça n'a pas manqué. A donc débuté un périple d'un mois où je modifiais chaque soir mon texte sur mon téléphone ou sur mon blog de pseudo écrivaine, en changeant de registre, passant du pathos à la comédie, tenant d'apporter un équilibre au chaos. 
Je pense que mon seul "talent" est celui de bien manier les mots, donc il ne m'a pas été difficile de t'écrire tous ces mots qui te feraient te sentir unique. Je pensais tout ce que j'ai écrit, tu es une personnes formidable ! Je ne me suis jamais attachée à quelqu'un aussi rapidement. Jamais. J'ai rarement laissé quelqu'un m'approcher d'aussi près et me faire des câlins (je suis une sorte d'animal sauvage). Je n'avais jamais eu cette sorte de sentiment fort qui s'apparente presque à de l'instinct maternel (c'est stupide, je sais), qui faisait que j'avais juste envie de te voir réussir, être heureux et épanoui. Je ne m'attendais pas à ce que tu me manques autant, à avoir envie de courir t'envoyer un message pour te dire que j'avais été admissible au double-diplôme alors qu'il n'y avait que quinze places au final et que j'avais été refusée à Sciences Po seule, à te faire part de mes angoisses quand je n'arrivais plus à aligner une phrase en arabe, puis quand j'ai du passer mon entretien, puis quand j'ai été admise et que tous les problèmes qui pouvaient apparaitre sont apparus... Mais ça, c'est une autre histoire.
Tout ça pour dire que je suis extrêmement fière de toi et que je te souhaite un excellent anniversaire, Yo !!! Que tu trouves enfin ta voie, que tu regardes et que tu lises tous les classiques (pour alimenter ton compte Instagram), que tu changes en partie de goûts musicaux, que tu déménages près de Montmartre, que tu fasses toi aussi LA rencontre qui bouleversera le courant de ton existence, que tu t'ouvres tellement l'esprit qu'il soit de la taille de la voie lactée, que tu me débloques un peu de partout parce que je ne suis plus une psychopathe et que tu t'éclates un peu pendant ton année :)
Con mucho amor,
- A. 19/07/2018

samedi 10 février 2018

Les souvenirs se fanent aussi, quand on les oublie

Je suis tombée amoureuse de toi comme on tombe d'un train. Je ne l'avais pas prévu, je ne l'ai certainement pas cherché et j'en assume les conséquences, aujourd'hui. C'est douloureux. J’ai des palpitations, le coeur qui se serre, l’envie de faire passer ton bonheur avant celui du monde entier. Comme Phèdre qui clame son amour à Hippolyte, "j'aime. Ne pense pas qu'au moment que je t'aime, innocente à mes yeux, je m'approuve moi-même, ni que du fol amour qui trouble ma raison, ma lâche complaisance ait nourri le poison. Objet infortuné des vengeances célestes, je m'abhorre encore plus que tu ne me détestes". Je sais que que ce n'est absolument pas réciproque, que je ne suis pas assez bien pour toi et que tu aimes quelqu’un d'autre, mais je n’attends rien en retour, je te le promets. Je veux seulement te dire la vérité pour pouvoir passer à autre chose. Parce que tu aimes mes héroïnes musicales, pour tes goûts cinématographiques, pour ton humour ridicule, parce que tu me remets à ma place quand je le mérite, parce que tu es une des seules personnes à ne pas me traiter comme une princesse, pour ta dyslexie, parce que tu ne te plains pas quand je te fais traverser Paris pour des bêtises ni quand je suis toujours en retard, parce que tu aimes ta mamie, parce que tu es un petit garçon à sa maman, parce que tu as été la première personne à qui j’ai dit quand j’étais acceptée ou refusée quelque part, parce que j’ai l’impression qu’on est la même personne parfois, parce que tu es intéressant, parce que tu es aimable. Enfin... Tu vas horriblement me manquer et je suis désolée pour tout. J’avais l’impression que, plus on s’embrouillait, moins je te perdais, mais c’était complètement stupide, tu n'as simplement plus besoin de moi. Adieu habibi.
- A. 22/12/2017

dimanche 3 décembre 2017

Live long and prosper

Il pleure dans mon coeur comme il pleut sur la ville.
Et finalement, être victime d'un sentiment non désirable et non désiré, conduisant à ne plus vouloir aimer, mais être aimé. Peut être que je pense t'aimer car tu es l'unique personne dont j'accepte le toucher.
- A, 16/11/2017





We accept the love we think we deserve.
C'est bientôt la fin. Je le sens, je te le fais ressentir. Je pense que je suis tombée amoureuse de toi. Quand je te vois, quand je te parle, quand je t'entends, quand je t'attends... Mon coeur palpite. Comme dans ces mauvais films où le temps semble s'arrêter, où la musique est stressante, où le personnage s'emballe et où la fin ne peut qu'être heureuse. 
Je ne te demande rien. Je n'attends rien de toi. Ces mots signent un au revoir, un sois heureux. Tu n'as plus besoin de moi. C'est tellement cliché à dire, à écrire, à penser... mais tu es arrivé dans ma vie sans prévenir et tu l'as bouleversée. Vraiment. Je m'excuse sincèrement de ce que je t'ai fait subir. Je projetais sur toi toute l'incertitude que je ressens. J'ai cru avoir compris, mais c'était un leurre. 
Tu ne liras sûrement jamais ces mots. Je ne te les montrerai jamais. Mais on m'a dit de m'ouvrir, de déverser. Parfois, j'ai l'impression de ne pas être moi. J'ai l'impression que dans mon esprit je suis une autre. Une autre qui souffre terriblement. Une autre qui a peur du toucher des autres. Une personne qui a subi des choses innommables. Quelqu'un qui n'a plus confiance en elle car elle n'a plus confiance en l'humanité. C'est tellement étrange. Une personne blessée, quelquefois blessante, perdue, peu confiante, qui ne sait quel chemin prendre, vers quelle route aller. Et quand je te voyais, j'arrivais enfin à être moi. 
Le problème, malgré tout, c'est que je pense tout le temps à toi. Toutes les rues, tous les quartiers, toutes les chansons, toutes les passions, "tous les bateaux, tous les oiseaux, tous les soleils". J'ai tout partagé avec toi et tu t'es tout approprié, dans mon esprit. Tout me ramène à toi. Je n'ai pas le temps de penser à moi tellement mon esprit est accaparé par toi. Ta personne. Tes sentiments. Ton bonheur. J'ai tout mis entre parenthèses pour toi. Je ne te le reproche pas, c'est seulement un constat. Un constat effrayant. 
Je n'ai jamais dit à qui que ce soit ces mots mais je t'aime. Sincèrement. Et je te souhaite d'être terriblement heureux. 

-A, 03/12/2017