Le 12 Décembre 2016
Depuis qu'on se connaît, je ne cesse de me demander si je t'aime. C'est une interrogation constante. Parce que, bien sûr, je suis une personne gentille et serviable, bien sûr que lorsqu'on me demande quelque chose, je vais tout faire pour être utile... Mais toi, c'est différent. Toi, tu es ma priorité. Tes problèmes, tes doutes, tes interrogations passent avant tout et tout le monde. Même quand tu me blesses et que je ne souhaite plus te parler, je continue à être là. Et même quand tu te lasseras de moi, je continuerai à veiller sur toi. Ce n'est pas une déclaration d'amour, parce que jamais tu ne seras à moi, et jamais je ne serai à toi non plus. Je ne pense pas que je te le dirai un jour, parce que si la force des sentiments que je peux ressentir pour toi m'effraie, toi elle te ferait fuir.
Le 22 Décembre 2016
Et donc, je rêve de lui. Chaque soir depuis plus de deux semaines. Il ne se passe rien de particulier, il se contente juste d'être là. Parfois, il me cherche du regard. Parfois, je lui souris. J'ai rêvé qu'il m'aimait, qu'il me faisait passer avant ses autres priorités. Je crois que je me dirige lentement vers cette pente glissante qu'est l'amour... Arf. Je crois aussi que je ressens de la jalousie, pour la première fois. Je crois que je ne souhaite plus lui parler, car il n'en ressent pas le besoin. S'il ne souhaite pas partager des choses avec moi, je ne le forcerai pas. J'espère qu'elle le rendra heureuse, quelle sera une présence constante pour lui, celle qui saura panser ses plaies. Progressivement disparaître.
Le 25 Décembre 2016
Des fois, je me redécouvre une passion pour l'écriture. Comme avant. Mais je n'ai plus de cahiers, plus de stylos, plus de vocabulaire, plus de patience. Je me cherche des excuses, j'essaye de me convaincre du fait que le problème ne vient pas de moi. Je suis dans une spirale sans fin qui me tire chaque jour un peu plus vers le bas. Je tombe amoureuse, sûrement pour la première fois, d'une personne que je ne mérite absolument pas et qui ne voudra probablement jamais de moi. Je m'écœure. J'essaye d'ériger un mur entre moi et le monde. Je souhaiterais simplement disparaître un court instant, le temps de laisser aux autres l'opportunité de penser à moi... C'est tellement égoïste, comme réflexion. Je suis fatiguée, je crois. Fatiguée d'être là, tout simplement. Fatiguée d'absorber les doutes, éponger les craintes, étreindre, écouter, rassurer, conseiller. J'aimerais être égoïste et leur dire de s'en aller, de me laisser le temps de ne penser à rien d'autre qu'à moi-même. J'aimerais qu'ils me laissent me morfondre. J'en reviens toujours à ce titre d'un livre que je n'ai pas lu et que je ne lirai sûrement pas : Je voudrais que quelqu'un m'attende quelque part. C'est tellement juste. Je voudrais que quelqu'un pense à moi, au détour d'une conversation, au coin d'une rue, en se levant le matin et en se disant 'tiens, elle me manque'. Je souhaiterais qu'on m'aime autant que je peux aimer les autres. Je m'attache difficilement, certes. Cependant, lorsque cela est le cas, j'essaye de faire en sorte que chaque personne ait une place définie, spécifique, spéciale... unique dans mon coeur. J'essaye de me rendre nécessaire pour qu'on ne m'abandonne pas. Depuis peu, je crains l'abandon. Je crains la solitude, qui a pourtant été tant d'années mon amie, ma confidente, mon refuge privilégié. J'ai peur qu'on se lasse de moi, ce qui me rend paradoxalement plus à même d'adopter des comportements insupportables... 'Ne pense pas qu'au moment que je t'aime, innocente à mes yeux, je m'approuve moi-même'.
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