Erase all the pain 'til it's gone.

vendredi 11 décembre 2015

Letters to 2016 #1

Je crois que je suis nostalgique de mon moi du collège qui arrivait assez aisément à exprimer par écrit tous ses ressentis. A l'époque, ma plume était agréable - sans prétention aucune - et les mots coulaient de source, si je puis dire. Dix ans plus tard, je tente l'expérience, à nouveau. J'y ai réfléchi toute la journée, les mots déferlant dans mon cerveau à une vitesse inouïe. Quelle utilité ? Sur quelle plateforme ? À quelle fréquence ? Peu importe. Finalement, je crois que cette pas-si-nouvelle expérience me fera du bien. Je broie du noir au sens propre, dans la mesure où la pénombre m'entoure actuellement. Il fait nuit. Allons-y ! 


Cher 2016,
Je ne sais comment te dire (ce que je n'ai pas su t'écrire ?) à quel point mes attentes pour la nouvelle année sont élevées. J'espère que tu me seras favorable, bien plus que 2015 ne me l'a été.
En cette fin d'année, je renoue avec mes anciennes passions. J'écoute à nouveau les mêmes chansons qu'il y a dix ans, en y prenant tout autant de plaisir ! Incroyable, non ? Je suis de ceux qui pensent qu'il ne faut jamais regretter son passé ou en avoir honte. Bien au contraire, il faut se l'approprier, en tenir compte et l'utiliser afin de tendre vers une meilleure personne. Oh la la, c'était bien laid. Ma plume s'est définitivement écorchée, je le crains. Ils me paraissent bien lointains, les jours où je feuilletais le dictionnaire à la recherche de nouvelles palabres qui enrichiraient mon vocabulaire ! 
Enfin, pour revenir au sujet principal - l'égocentrisme est à son comble -, je dirais simplement que cette année n'a pas été mon année favorite, aussi bien sur le plan personnel que professionnel. Mais ne restons pas sur un échec : il est temps d'avancer vers l'avant (n'est-ce pas ?) et de lister des bonnes résolutions, à défaut d'en prendre. C'est un bon début, tu me l'accorderas. 
En 2016, mon souhait le plus cher est de comprendre enfin vers quelle direction tend ma vie. Tout est bien trop flou, pour le moment. Je rêve de famille, de bonheur, de calme, de bonne santé, de prospérité et de rires sans fins. Aussi cul-cul que cela puisse paraître, j'aimerais rencontrer quelqu'un qui me fasse me sentir protégée et aimée, quelles que soient les circonstances. Je ne pense absolument pas que le bonheur de tout un chacun passe forcément par la reconnaissance d'une personne tierce, non, non, non ! Je dis juste que j'envie les personnes qui se complètent, qui parviennent à trouver leur place sur terre en appréciant la compagnie de quelqu'un qui leur est cher. Je suis clairement une féministe et j'affirme qu'une femme doit être reconnue pour ce qu'elle est, ses compétences, son humour, son dur labeur, etc. Et non à travers qui elle aime. J'en suis fortement convaincue. Cependant, c'est agréable de se voir à travers le regard de quelqu'un qui nous aime. C'est reposant. 
J'ai eu ma chance, n'est-ce pas ? J'ai rencontré quelqu'un d'incroyable et je l'ai repoussé, tout en me demandant à chaque second me pourquoi je n'étais pas capable d'aimer quelqu'un suffisamment, au point qu'il finisse par s'aimer lui-même. Je suis profondément désolée, G, d'avoir repoussé toutes tes tentatives de réchauffer mon cœur de pierre. Encore aujourd'hui, je décortique tous nos moments et je liste mes erreurs. Les meilleurs moments ont été les deux premiers mois, n'est-ce pas ? La découverte de l'autre, l'attente, la patience et l'impatience... Et puis quand tu as enfin cru que je t'étais due, je me suis évaporée, lâchement, t'abandonnant à ton triste sort. "It would be a privilege to have my heart broken by you", m'as-tu dit.. Oh, la douce ironie. 
Je pense, 2016, que tu devrais être sous le signe de la sociabilité. Ma quasi-agoraphobie devrait évoluer vers un niveau étendu d'acceptation des autres êtres vivants. A commencer par les pigeons ! Note à mon moi du futur : les insectes sont nos amis et il en va de même pour les pigeons. En d'autres mots, l'auto-conviction. Plus sérieusement, il faudrait vraiment que j'arrête d'être étonnée quand un être humain paraît intéressé par ce que j'ai à dire - ou même par... Moi ! - et que j'apprenne les règles de la vie en société. Il. Ne. Faut. Pas. Rejeter. Les. Autres.
Une de mes plus grandes insécurités est mon apparence physique. Mon dieu, ça fait drôle de l'admettre. Je n'ai jamais été dérangée par les commentaires désobligeants concernant mon poids et n'ai jamais été vraiment complexée. Mais mon manque de motivation dans la vie fait que je n'ai pas envie de manger sainement et de prendre soin de moi. Paradoxalement, ces deux raisons renforcent mon manque de motivation. C'est donc un cercle vicieux ! 
J'ai l'impression de vivre dans une sorte de conte de fée, avec mes attentes romanesques. J'aurais été une bonne héroïne de roman à l'eau de rose, mais moderne. Un mélange entre Bridget Jones et Catherine Earnshaw, deux femmes égoïstes, qui repoussent le véritable amour pour se complaire dans leur chagrin (totalement factice, pour la première, pour qui tout s'arrangera). 
Je veux quelqu'un qui me complète, tolérant ma démesure. Mais je crois que cet excès d'inspiration est suffisant pour ce soir. J'ai 20 ans, seulement et je rêve au bonheur. Cheesiness. 
Je t'attends impatiemment.
A. 
PS : tu remarqueras que je ne signe plus par mon alter ego démoniaque.