Quand on y pense bien, l'amour peut s'avérer être la pire des punitions. On peut essayer de le contrôler, s'efforcer de réfréner ses sentiments. Mais pour combien de temps ? La conscience de l'échec ne suffit pas à ralentir la trajectoire d'un esprit guidé par ses passions. Si tant est qu'aimer est une passion, celle-ci nous consume bien rapidement. La prise de conscience est lente, incertaine, testant la véracité du sentiment. Pourtant, à partir du moment où elle s'implante, l'effet est profond et durable. On déclame certes sans fin contre les passions. Néanmoins, lorsqu'elles ne sont point partagées, nous aurions tort d'y chercher un côté positif. Je crois que je l'aime. D'un amour quelque peu malsain, indéniablement voué à l'échec, qui n'en demeure pas moins persistant. 'Je m'abhorre encore plus que tu ne me détestes', disait Phèdre.
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